Concours d'écriture 2023-2024

  • genre : nouvelle
  • thème : LE TEMPS
  • maximum de 4 000 signes
  • âge : 18 ans minimum
  • publication sur le site des nouvelles distinguées par le jury composé des participants à l'atelier d'écriture.

Le temps qu'il fait, le temps qui passe, le temps perdu, le temps au chrono, le temps des souvenirs, le temps des amours, le temps futur, le temps rêvé, le temps libre, un temps de chien, un moteur à quatre temps, être de son temps, de temps en temps, l'emploi du temps, le temps à tuer, le gros temps, entre-temps. Prenez le temps de nous conter...

LE TEMPS au choix


 

Ces nouvelles ont plu

 


Rapport de jury

Les auteurs amateurs, qui participent à des concours de nouvelles, regrettent d’avoir peu de retours sur leurs textes, le plus souvent : aucun. En s’excusant de ne pas répondre de manière individuelle aux 60 concurrents qui ont présenté une œuvre, les membres de l’atelier d’écriture comprennent cette insatisfaction. Pour l’atténuer, ils ont tenu à former un rapport collectif et partager les enseignements qu’ils ont tirés de l’expérience.
L’atelier d’écriture remercie les candidats qui ont adressé un texte ; six ont été écartés pour avoir confondu 4 000 caractères et 4 000 mots. Félicitations pour leurs très longues œuvres, qui n’ont pas été transmises au jury.

 

Questions de forme

L’orthographe semble meilleure qu’a priori. Le maximum constaté est de 10 erreurs ; de fait, les copies "maltraitées" perdent beaucoup en crédibilité. Bien sûr, les participes passés provoquent le plus grand nombre de bévues et les conjugaisons sont parfois hasardeuses, surtout entre l’imparfait et le passé simple de l’indicatif. Par ailleurs, les traits d’union offrent des chausse-trapes en quantité, mixant une sage femme et une sage-femme, qui ne tiennent pas le même rôle.
Le vocabulaire paraît plutôt courant, voire prévisible. Si ce niveau de langage facilite la lecture, il limite l’intérêt et réduit l’attention. Point trop n’en faut, mais quelques termes choisis pour leur précision ou leur technicité plaisent aux lecteurs et écartent les répétitions lassantes.
Beaucoup de récits s’ouvrent avec les pronoms IL ou ELLE très généraux, sans personnaliser le personnage ; d’autres textes s’ouvrent sur un prénom ou un rôle plus humains. Le travers est repéré et sera surveillé dans l’atelier.
Les phrases longues nuisent à la lisibilité, elles entraînent une kyrielle de subordonnées introduites par
qui, que, quand, où, lorsque, etc. Les séparer donne des suites d’informations plus digestes.
L’excès de points de suspension s’accompagnent souvent de l’excès de points d’exclamation. Cette ponctuation fréquente lasse, voire perturbe la lecture.
Les retours à la ligne fréquents donnent un aspect hachuré au récit et détournent l’attention.

Les formes impersonnelles - il pleut, c'est la pluie qui... - donnent des allures de comptes-rendus ou d'articles de presse ; le principe de "montrer plutôt que dire" est préféré : le parapluie dégouline, l'eau ruisselle.
L’abus d’adverbes et de formes impersonnelles (bêtes noires de l’animateur) est mesuré et vérifié.


Questions de fond
Le thème du "temps" offrait de nombreuses exploitations possibles. Le jury demandait des nouvelles, c’est-à-dire des récits avec un enjeu, une intrigue, un développement et une chute étonnante par son humour, sa morale, son côté inattendu, etc. De rares propositions ont répondu à cette attente.
Le jury élimine à l’unanimité les textes où le mot
temps est utilisé de manière outrancière et sans intérêt : jusqu’à 48 fois, pour un énoncé limité à 4 000 caractères !
La plupart des auteurs présentent des réflexions sur le temps qui passe, des regrets sur les périodes révolues, des dissertations sur les conséquences de l’âge ou des années qui s’égrènent. Peu de textes comprennent une intrigue à proprement parler, avec un ou quelques personnages présentés, puis mis dans une situation appelant une résolution, avant le développement de la quête et la chute.
Aucun texte n’évoque le temps dans son acception météorologique ; le jury normand aurait peut-être été sensible à la
gadoue de Jane Birkin ou aux parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, à condition qu’ils soient inclus dans un enjeu original.


Leçons en guise de conclusion
Quand ils se présenteront à un concours, les membres veilleront à bien lire les règlements et respecter la taille, la présentation et les attendus sollicités.
Ils étudieront les différentes acceptions du mot donné comme thème et éviteront les plus évidentes.

Tenir le rôle de jurés a appris les contraintes que ce travail comporte, le temps consacré à lire et à débattre (de manière conviviale, mais chronophage) justifie le peu de retours que les organisateurs donnent aux candidats.
L’expérience a permis d’accroître la confiance en soi : les membres de l’atelier d’écriture qui doutaient de leurs esquisses se sentent davantage autorisés à s’essayer à la production de textes plus longs, élaborés sur plusieurs séances et les orienter soit vers des concours, soit dans un recueil collectif.
Ils ont pris conscience de la structure convaincante d’une nouvelle et tâcheront d’en tirer de meilleures façons d’organiser leurs récits.